L'article détaille les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS), notamment leur manifestation et prévalence dans le milieu professionnel. Des stratégies de prévention, telles que l'adaptation de l'espace de travail et des pauses régulières, peuvent minimiser les risques et l'impact des TMS. Des conseils spécifiques pour l'ergonomie et l'attention portée aux contraintes psychosociales sont également proposés pour prévenir ces troubles
Pour prévenir au mieux les TMS, il est essentiel de bien placer son matériel de travail, de changer de position et s'étirer régulièrement, de s’octroyer des pauses, de s’équiper en matériel ergonomique et de prendre en compte l’environnement et les contraintes psychosociales.
Ce contenu fournit des conseils pratiques pour prévenir les TMS en sensibilisant sur l’importance de l’ergonomie et de la gestion des contraintes psychosociales et physiques au travail. En suivant ces recommandations, le risque de TMS se réduit, améliorant ainsi la productivité et la qualité de vie au travail.
Les troubles musculo-squelettiques, abrégés en TMS, sont des troubles multifactoriels de l’appareil locomoteur liés à une hyper-sollicitation des articulations ou des tissus « mous » (muscles, nerfs, etc.) souvent d’origine professionnelle. Décrits pour la première fois en 1713 par B. Ramazzini, professeur de médecine et un des pères de la Médecine du Travail, les TMS représentent à ce jour, en France, la première cause de maladie professionnelle indemnisée par le régime général de l’Assurance Maladie1. Quels sont ces troubles ? Peut-on les prévenir ? Comment y faire face ? Nos réponses.
Les TMS regroupent un ensemble d’affections diverses qui peuvent toucher aussi bien nos articulations que nos tissus mous. La première conséquence de ces troubles est la survenue de douleurs ou de raideurs musculaires accompagnées d’une perte de force. Habituellement, les TMS sont répertoriés en trois stades différents :
Parmi les TMS les plus fréquents, nous retrouvons les lombalgies, les cervicalgies ou encore le syndrome du canal carpien2. Notre activité professionnelle peut jouer un rôle prépondérant dans la survenue ou l’aggravation de ces troubles dont les facteurs de risque principaux sont les gestes répétitifs, les efforts excessifs via le port de charges lourdes et, à l’inverse, le travail statique ou les postures contraignantes prolongées. Les exemples typiques des TMS liés au travail sont :
Bien que l’activité professionnelle joue un rôle prépondérant dans les TMS, leurs causes peuvent être aussi diverses que multiples et ils apparaissent parfois sans que le travail soit en cause, c’est le cas des maladies endocriniennes ou de la grossesse qui sont des facteurs de risque de TMS. L’âge est également un critère à ne pas négliger, car d’après Santé Publique France, la fréquence des TMS chez les travailleurs âgés de 45 à 54 ans est multipliée par six par rapport à ceux qui ont moins de 25 ans6. Enfin, tous les travailleurs ne sont pas égaux face à ces troubles et, à âge égal, les femmes ont un risque plus élevé de souffrir de TMS que les hommes.
Illustration 1 : en télétravail, illustration d'une bonne posture et d’une mauvaise posture face à son écran ordinateur.
Pour les travailleurs, il s’agit de bien placer son matériel, surtout si l’on travaille derrière un écran. Pour éviter l’apparition de douleurs de la nuque ou des épaules, il faut être placé face à son ordinateur, le haut de l’écran à hauteur des yeux. Quant au clavier, il doit être placé à plat à environ 10 à 15 cm du bord de la table. Concernant les douleurs lombaires, elles peuvent être prévenues en choisissant un siège équipé d’un dossier et d’accoudoirs réglables. Enfin, il est essentiel d’y ajouter un repose-pied si vos pieds ne touchent pas le sol.
Même la meilleure des positions entraîne, tôt ou tard, des tensions musculaires, surtout si elle est maintenue longtemps. Ainsi, il est important de changer régulièrement de position, en ajustant par exemple l’inclinaison du dossier, tout en s’accordant régulièrement des pauses pour effectuer des étirements spécifiques, comme par exemple :
Il est prouvé qu’une forte concentration et le stress favorisent la survenue ou l’aggravation de TMS6. En effet, avec le stress les tensions musculaires s’accentues et la perception de la douleur s’amplifie. Afin de casser ce cercle vicieux, il est essentiel de s’octroyer de vraies pauses, au minimum 5 minutes par heures, pour se détendre et s’étirer, surtout si l’activité nécessite une forte concentration.
Pour les personnes travaillant sur écran, des accessoires spécifiques (repose-bras, support d'écran, etc.) permettront de corriger les mauvaises postures et de limiter les TMS. Aussi, pour les manutentionnaires, des aides orthopédiques (ceinture lombaire, genouillère, etc.) permettent de soutenir les articulations lors d’efforts intenses ou répétitifs. Ces équipements orthopédiques nécessitent des prises de mesures que votre médecin ou votre pharmacien pourra effectuer. Disponibles sans ordonnances, ces dispositifs peuvent néanmoins être pris en charge par la Sécurité Sociale avec une prescription médicale.
L'environnement peut jouer un rôle dans la survenue ou l’aggravation de TMS. Ainsi, le bruit, le froid ou encore le manque de luminosité sont autant de facteurs à prendre en compte pour tenter d’y remédier, d’autant que s’ajoutent à ceux-ci d’autres facteurs impalpables comme les contraintes psychosociales. Ces dernières reposent sur la façon dont le travail est perçu par les salariés et sont accentuées avec l’insatisfaction, les tensions ou encore le manque de reconnaissance.
Lorsque vous souhaitez faire le point sur une situation qui vous expose à des TMS ou lorsque vous en souffrez, en plus de vos interlocuteurs habituels (médecin traitant, etc.), vous pouvez en discuter avec votre médecin du travail. Nul besoin d’attendre une convocation pour le rencontrer, vous pouvez directement prendre rendez-vous en contactant votre service de santé au travail. Les coordonnées sont indiquées sur votre fiche d'aptitude ou sur l'attestation de suivi et doivent être affichées dans l'entreprise. En cas d’urgence, vous pouvez également solliciter le médecin du travail par téléphone.
1. Selon le dossier intitulé « Comprendre les troubles musculo-squelettiques » de l’Assurance Maladie. Novembre 2019.
2. Selon le dossier intitulé « Troubles musculo-squelettiques » de Santé Publique France. Janvier 2021.
3. Selon le dossier intitulé « Troubles musculo-squelettiques liés au travail : nombre de cas évitables par l'application d'un scénario théorique de prévention » de Santé Publique France. Janvier 2021.
4. Selon le dossier intitulé « Troubles musculosquelettiques » de l’INRS. Année 2015.
5. Selon le dossier intitulé « Pratique d’exercices physiques au travail et prévention des TMS : revue de la littérature » de l’INRS. Mars 2018.
6. Selon le dossier intitulé « Lien entre TMS et Risques PsychoSociaux : où en est la recherche ? » de l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail. Avril 2011.
Accès Rapide
Un service déployé en partenariat avec :